Histoire de Saint-Germain-du-Puy
Vers 1199, apparaît le toponyme de Sanctus-Germanus-de-Podio. « Podio » vient de « Podium » en latin qui signifie petite hauteur, mont, colline. L’équivalent en ancien français de ce terme est « pui », ou « puy ». Ce terme semble se rapporter à la situation en hauteur de l’ancien bourg où était située l’église. Celle-ci est dédiée à Saint-Germain qui a été évêque d’Auxerre au Ve siècle. Le territoire communal, d’une superficie de 2 163 hectares, appartient à la Champagne berrichonne. Les reliefs sont peu marqués. L’altitude moyenne est d’environ 150 mètres. La commune comptait 4 924 habitants en 2021. La paroisse de Saint-Germain correspond géographiquement à un territoire limité par son bourg et ses « écarts ». Ces derniers sont constitués de petits villages et hameaux, assez éloignés les uns des autres, tels que Villemenard, les Augustins, Fenestrelay, les Carmélites, Petit et Grand Nérigny, Tierceville, la Bascule, Chézeau, la Bertinerie et les Palus, mais aussi des domaines comme les Porteaux, la Guenoisterie, Turly, Jacquelin, Pont-aux-Réaux, l’Échereau, Galifard et 1e Pré. Saint-Germain-du-Puy, blottie entre l’Yèvre, le Colin et le Langis, localisée à quelques kilomètres de Bourges, paraît être une commune sans passé, sans Histoire et pourtant elle en a une. Saint-Germain a bien une existence autonome, une histoire qui a débuté il y a quelques milliers d’années, une âme et une vraie fierté.
Son territoire porte de nombreux témoignages des époques gauloises et romaines. Ainsi, on peut laisser libre cours à son imagination pour se représenter le possible camp de Jules César sur les terres de Jacquelin pour faire le siège de la capitale des Bituriges, pour se projeter dans la vie des familles gallo-romaines à travers les traces d’une villa découverte aux Boubards ou encore deviner le parcours de l’aqueduc qui amenait l’eau de Nérigny à Avaricum. Jusqu’au Moyen-Âge, la vie des Germinois s’y déroulait au gré des saisons dans de médiocres conditions. Pendant la Guerre de cent ans, l’insécurité régnant, Pierre de Bar, valet de Chambre du Roi Charles VII obtint en 1436 l’autorisation de fortifier son hôtel de Villemenard qui devint le château éponyme. La menace passée, après un siècle de paix, les guerres de Religion apparaissent. Saint‑Germain-du-Puy n’y échappe pas… son église est pillée et incendiée en 1562 par l’armée calviniste. Les deux siècles suivants voient une dégradation lente et continue des conditions de vie des Germinois du fait du poids croissant des impôts, associé à une production agricole très médiocre. À partir de 1780. Saint-Germain-du-Puy va connaître un bouleversement : la construction de la grande route qui traverse la paroisse d’Ouest en Est, reliant Poitiers à Avallon en passant par Bourges et se dirigeant vers La Charité. En 1790, la commune de Saint-Germain-du-Puy a bien failli disparaitre. Parmi les nombreux projets de formation des cantons, celui des Aix fut formé avec proposition de démantèlement de certaines communes dont Saint-Germain. Celle-ci n’était pas une agglomération mais seulement un ensemble de hameaux et domaines épars. Heureusement, les habitants de la commune, très tenaces et persuasifs auprès des administrateurs du district de Bourges ont réussi à conserver l’identité du village.Pendant la période révolutionnaire, le chambardement n’épargne pas Saint-Germain, les biens du clergé sont saisis pour être vendus, l’église partiellement détruite est acquise par un particulier, le Château de Villemenard est mis sous séquestre. Le curé qui a refusé de prêter serment à la Constitution civile du Clergé, est emprisonné.
Avec l’Empire, la vie reprend son cours, calme et, monotone. Le cadastre établi sous l’ère napoléonienne confirme la vocation agricole et vinicole de la commune. Pendant près d’un demi-siècle Saint-Germain-du-Puy somnole puis en 1847, la commune va sortir de sa léthargie. Charles Lucas, homme vertueux, épris de justice et réformateur, est chargé de créer des établissements spéciaux pour jeunes détenus, qui, en vue de se racheter, pourraient utiliser leurs forces et développer leur santé au grand air par le défrichage et la culture. Il fonde dans la vallée de l’Yèvre, sans secours de l’État, « la colonie agricole pénitentiaire du Val d’Yèvre ». Dans cette colonie d’essai, le fondateur met en application une théorie qui lui est chère : « l’amendement de la terre par l’enfant et l’amendement de l’enfant par la terre ». Cet établissement fermera ses portes en 1924. La création de cette colonie va donner un coup de fouet, à l’économie locale. Les résultats obtenus par celle-ci permirent une forte augmentation du prix des fermages des marais communaux, ce qui procura des ressources importantes et permettra vers les années 1850-60, de construire l’église, le presbytère, les écoles et la mairie. C’est le début de la formation du bourg actuel. Dans la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe, les moyens de communication ferroviaire et automobile se développent, donnant ainsi une impulsion à l’économie locale. Aucune industrie n’est implantée à Saint-Germain-du-Puy mais plusieurs artisans et des petits commerces permettent de donner une âme au village. À partir de 1960, le bourg va connaitre un nouvel essor : construction du château d’eau, de logements, au fil des ans le nouveau bourg rejoint l’ancien et déborde au-delà de la route de la Charité. En même temps est créée la zone industrielle le long de la route de La Charité dont l’expansion propose des activités multiples. La porte de l’an 2000, qui se situe sur la place de la mairie, symbolise le passage entre l’ancien et le nouveau millénaire.
